Unser Aktivist Axel Magnus wurde nach der Wahl von Andi Babler zum SPÖ-Vorsitzenden von den Genoss*innen der Informations Ouvrières um seine Einschätzung gebeten, was diese für die Partei und Österreich bedeutet. In der Folge findet ihr zuerst das Interview im Original und dann auf Deutsch.
Autriche: Interview d’Axel Magnus, responsable syndicale et social-démocrate
Le SPÖ a, à la surprise générale, un nouveau président, Andreas Babler, ancien ouvrier de l’usine de pneus Semperit.
Doskozil, le très droitier gouverneur de la région du Burgenland, a intrigué contre l’ancienne présidente Rendi-Wagner jusqu’à ce que le comité directeur du parti décide de consulter les membres pour savoir lequel des deux serait le futur président. Plus de 70 autres candidats ont été bureaucratiquement exclus d’une candidature. En dehors de ces deux personnes, seul Babler, le maire de Traiskirchen, une ville industrielle traditionnelle, a été autorisé à participer. Traiskirchen abrite le plus grand camp de réfugiés du pays. Babler n’a cessé de dénoncer cette situation tout en menant une politique antiraciste dans la ville, ce qui a permis au SPÖ d’atteindre plus de 70% lors des dernières élections municipales, ce qui l’a rendu célèbre dans tout le pays. Plusieurs groupes au sein du SPÖ, par exemple « syndicalistes pour Babler », ont créé de toutes pièces en très peu de temps une campagne de base pour Babler qui a fait pâlir les deux autres candidats. Parallèlement, Babler a fait le tour du pays et s’est rendu dans toutes les sections du parti qui le souhaitaient.
Est-ce que cela a un rapport avec la situation sociale en Autriche ? Nous avons entendu parler de grèves pour de fortes augmentations de salaire.
L’Autriche est l’un des pays de l’UE où le taux d’inflation est le plus élevé. Le gouvernement continue de servir le capital alors que beaucoup s’appauvrissent. Dans cette mesure, l’exigence de Babler de ne pas détruire d’emplois et de s’engager pour l’impôt sur la fortune a été décisive. Alors que les paroles creuses de la bureaucratie n’ont pas été suivies d’actes depuis longtemps, il a mis en œuvre dans sa ville une politique contre la paupérisation, ce qui explique pourquoi les gens croient qu’il est sérieux. Et quelques jours après l’élection, il était présent pour soutenir une assemblée de grève à Vienne.
Dans d’autres pays, des millions de travailleurs cherchent à rompre avec le capital, avec le capitalisme, comme les millions de personnes qui ont voté Mélenchon en France. A ton avis, ce „sentiment de renouveau“ avec Babler, a-t-il un contenu similaire, sous des formes différentes?
Ceux qui sont actifs en politique dans ce pays savent qu’il y a depuis longtemps de nombreuses personnes à la recherche d’une alternative de gauche. Les grandes manifestations contre le racisme et l’avant-dernier gouvernement composé de l’ÖVP et du FPÖ ou encore la multiplication des grèves dans le secteur social et de la santé l’ont clairement montré. Dernièrement, lors des élections régionales à Salzbourg, le KPÖ a pu obtenir des mandats pour la première fois depuis plus d’un demi-siècle et est même arrivé en deuxième position dans la capitale régionale. Jusqu’à il y a quelques semaines, il n’y avait cependant aucun parti sérieux capable de donner une expression politique à ce souhait. Avec un SPÖ qui va nettement se déplacer vers la gauche, beaucoup sont justement en train de militer pour la première fois ou de nouveau dans le parti. Le SPÖ compte 10 000 nouveaux membres. L’évolution est donc similaire à celle observée il y a quelques années au Royaume-Uni ou actuellement en France et en Italie. Il existe à nouveau un parti qui peut servir d’outil à la classe ouvrière pour la réalisation de ses intérêts.
L’Autriche n’est pas non plus une île en temps de guerre. Qu’en est-il du budget militaire, quelles sont les perspectives de lutte contre celui-ci ?
Le budget militaire autrichien devrait presque doubler au cours des prochaines années. Il ne s’agit toutefois que d’environ 2% du budget. Pour le grand public, ce n’est pas un sujet d’actualité, car le gouvernement a instrumentalisé la guerre en Ukraine pour faire passer un réarmement de rattrapage pour une nécessité. La redistribution massive du bas vers le haut pourrait être un point de départ pour faire prendre conscience à la classe ouvrière que le réarmement est une forme au même titre que les soi-disant aides économiques accordées dans le cadre de la pandémie, qui ont finalement permis d’augmenter massivement les profits. Selon une étude récente de la Banque nationale, les profits sont responsables à 60% de l’inflation. Toutefois, aucune force politique n’est actuellement prête à lutter contre le réarmement. Même le SPÖ, qui vire à gauche, se soumet actuellement à la „contrainte“ du réarmement. Cela montre que la lutte pour un véritable parti de la classe ouvrière ne fait que commencer, même dans ses propres rangs.
Interview: Frank Arnold
Und hier das deutschsprachige Original:
Frage: Die österreichische SPÖ hat, zur Überraschung aller, einen neuen Vorsitzenden, Andreas Babler, ehemaliger Arbeiter im Reifenwerk Semperit. Wie kam es dazu?
Antwort: Der Landeshauptmann des Burgenlandes (vergleichbar mit einer Region in Frankreich) hat solange gegen die ehemalige Vorsitzende Rendi-Wagner intrigiert, bis der Parteivorstand beschloss, dass die Mitglieder befragt werden sollen, wer von beiden künftig Vorsitzende*r sein soll. Über 70 weitere Kandidat*innen,wurden bürokratisch von einer Kandidatur ausgeschlossen. Außer den beiden wurde nur Babler, der Bürgermeister von Traiskirchen, einer traditionellen Industriestadt, zugelassen.
Traiskirchen ist der Standort des größten Flüchtlingslagers im Land ist. Babler hat immer wieder auf diesen Missstand hingewiesen und gleichzeitig in der Stadt eine antirassistische Politik gefahren, die dazu führte, dass die SPÖ bei der letzten Gemeinderatswahl über 70% erreichte, was ihn landesweit bekannt machte.
Mehrere Gruppen in der SPÖ haben innerhalb kürzester Zeit eine Basiskampagne für Babler aus dem Boden gestampft, die in den Social Media die beiden anderen Kanditat*innen erblassen ließ. Gleichzeitig tourte Babler durch das Land und kam in alle Parteigliederungen, die das wollten.
Frage: Hat dies etwas mit der sozialen Situation in Österreich zu tun? Wir haben von Streiks für kräftige Lohnerhöhungen gehört, auch davon dass Babler diese unterstützt … während die SPÖ-Abgeordneten nicht mehr mit der ÖVP abstimmen.
Antwort: Österreich gehört zu den Ländern mit der höchsten Inflationsrate in der EU. Die Regierung bedient weiterhin das Kapital, während viele verarmen. Insofern war Bablers Forderung entscheidend, dass keine Arbeitsplätze vernichtet werden dürfen und er sich für Vermögenssteuern einsetzt. Während den leeren Worten der Bürokratie schon lange keine Taten folgen, hat er in seiner Stadt eine Politik gegen Verarmung umgesetzt, weswegen die Menschen ihm glauben, dass er das ernst meint.
Frage: In anderen Ländern suchen Millionen von arbeitenden Menschen einen Weg des Bruchs der Zusammenarbeit mit dem Kapital, mit dem Kapitalismus, wie die Millionen die z.B. in Frankreich Mélenchon gewählt haben. Hat Deiner Meinung diese „Aufbruchstimmung“ mit Babler, die 10.000 neuen Mitglieder der SPÖ, einen ähnlichen Inhalt, bei allen unterschiedlichen Formen?
Antwort: Wer hierzulande politisch aktiv ist, weiß, dass es schon lange viele Menschen gibt, die auf der Suche nach einer linken Alternative sind. Große Demonstrationen gegen Rassismus und die vorletzte Regierung aus ÖVP und FPÖ oder auch die Zunahme von Streiks im Sozial- und Gesundheitsbereich haben das deutlich gezeigt. Zuletzt konnte die KPÖ bei den Landtagswahlen in Salzburg erstmals nach mehr als einem halben Jahrhundert Mandate erringen und kam in der Landeshauptstadt sogar auf Platz 2.
Bis vor wenigen Wochen gab es allerdings keine ernstzunehmende Partei, die diesem Wunsch einen politischen Ausdruck verleihen konnte. Mit einer SPÖ, die deutlich nach links rücken wird, werden gerade viele erstmals oder wieder in der Partei aktiv. Die Entwicklung ist also ähnlich wie vor einigen Jahren im UK oder aktuell in Frankreich und Italien. Es gibt wieder eine Partei, die der Arbeiter*innenklasse als Werkzeug für die Umsetzung ihrer Interessen dienen kann.
Frage: Österreich ist in Zeiten des Krieges auch keine Insel. Wie sieht es mit dem Militärhaushalt aus, welche Perspektiven des Kampfes dagegen ?
Antwort: Das Militärbudget in Österreich soll in den nächsten Jahren nahezu verdoppelt werden. Dabei handelt es sich allerdings nur um etwa 2% am Budget. Für die breite Masse ist das momentan kein Thema, da die Regierung den Krieg in der Ukraine dafür instrumentalisiert hat, eine nachholende Aufrüstung als Notwendigkeit erscheinen zu lassen.
Die massive Umverteilung von unten nach oben könnte ein Anknüpfungspunkt dafür sein, in der Arbeiter*innenklasse das Bewusstsein dafür zu schaffen, dass Aufrüstung genauso eine Form davon ist wie die sog. Wirtschaftshilfen im Zuge der Pandemie, die letztlich den Profit massiv gesteigert haben. Nach einer aktuellen Studie der Nationalbank sind Profite zu 60% für die Inflation verantwortlich.
Allerdings gibt es momentan keine politische Kraft, die bereit ist, den Kampf gegen die Aufrüstung aufzunehmen. Selbst die nach links schwenkende SPÖ ordnet sich derzeit dem Sachzwang der Aufrüstung unter. Das zeigt, dass der Kampf für eine echte Partei der Arbeiter*innenklasse auch in den eigenen Reihen gerade erst begonnen hat.
Aufwiderstand on Social Media